Pascal Brioist (à gauche), porteur du projet Marignan, racontant la bataille.

Pascal Brioist (à gauche), porteur du projet Marignan, racontant la bataille.

En 1518, François Ier et Léonard de Vinci célébraient Marignan. Une immense fête de Cour, qui sera entièrement reconstituée cet été à Romorantin puis Amboise. Pascal Brioist en a dit plus aux Rendez-vous de l’Histoire, ce dimanche matin à Blois.

Faut-il célébrer Marignan? Pas simple de se souvenir d’une bataille qui a fait quelque 17.000 morts en seize heures. Pascal Brioist, spécialiste de la Renaissance au Centre d’études supérieures de Tours a trouvé la parade: 500 ans après les faits, il ne s’agira pas de « fêter » la bataille, mais bien de reconstituer, le plus justement possible, la célébration de l’évènement concoctée par François Ier et Léonard de Vinci en 1518.

Entouré de Cédric Michon, historien de la Renaissance comme lui, et d’un comédien en costume, le professeur en a dit plus, ce dimanche matin, lors d’une conférence organisée au château de Blois dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire.

Sacré imbroglio que cette bataille menée de l’autre côté des Alpes: « C’est la bataille d’un roi de France en Italie, avec des lansquenets allemands contre des Suisses”. A ce résumé, forcément, la salle a souri…

Mais qu’importe au fond comment l’on qualifie la date, petite ou grande défaite pour les Suisses, petite ou grande victoire pour la France. Elle a été retenue par les uns comme« un évènement fondateur de leur neutralité », par les autres, autrement dit nous Français, comme « l’entrée dans la Renaissance« .

Et le tout jeune François Ier a, quant à lui, su en faire un instrument de sa grandeur.« Esthétisant la politique » avec l’aide de Léonard de Vinci. La fête, à Amboise en 1518, a réuni des milliers de figurants sur quatre jours.

A Romorantin (les 24 et 25 juillet au parc de Beauvais) puis à Amboise (les 26 et 27 au CLos Lucé) elle rassemblera 400 bénévoles venus d’Allemagne, d’Italie, de Tchéquie ou de France, tous passionnés de Renaissance.

« Il y aura des tournois, des scénettes intermédiaires grâce à une troupe de comédiens. Un faux château et un village.. » Pour toute une journée de fête. Reposant sur un travail historique pointu qui ajoutera la crédibilité et l’histoire au divertissement.

Emmanuelle Pavillon pour laNouvelleRépublique.fr