Amboise en fête au printemps 1518 

Parmi les fêtes données par François Ier, celles du printemps 1518 restent mémorables à plusieurs égards. Tout d’abord, elles figurent parmi les premières de son règne, ensuite, elles eurent lieu à Amboise où résidait le grand Léonard de Vinci ainsi qu’un certain nombre d’artistes italiens, enfin, elles célébrèrent à une semaine d’intervalle le baptême du dauphin François, le 25 avril, suivi du mariage du duc d’Urbin et de Marguerite de la Tour d’Auvergne, le 2 mai, et à la mi-juin, le Clos-Lucé fut le cadre d’une troisième fête. Lors des festivités, on organisa un tournoi et de grandes joutes dont le déroulement nous est connu grâce aux lettres de l’ambassadeur italien de Stazio Gadio au duc de Mantoue, au journal de Marino Sanudo, aux comptes de l’argenterie de cette même année 1518 et au cérémonial que rapportent Théodore et Denis Godefroy au XVIIe siècle d’après un manuscrit anonyme et non daté intitulé Le Baptesme de monseigneur le Daulphin de France[1].

Les fêtes de la cour de France au XVIe siècle revêtent différents aspects solennels où le cérémonial religieux occupe une place plus ou moins importante. Mais qu’il s’agisse de la célébration d’un heureux événement ou de la visite d’un hôte illustre, les réjouissances sont savamment orchestrées : banquets, festins, bals, tournois et joutes. En ces occasions, on ne compte pas à la dépense. Pour des raisons diplomatiques, mais peut-être aussi pour permettre des mises en scène encore plus somptueuses, on décida cependant, cette fois-ci, de regrouper le baptême et le mariage.

Le château d’Amboise était habitué aux grandes fêtes de la cour auxquelles la ville participait activement. Entre les plus grandes, qui ont embrassé et la ville et le château, il faut citer la nouvelle entrée de Charles VIII à son retour de Naples. Le banquet est alors dressé au Carroir au pied du château et l’on affiche l’argenterie dans des dressoirs gardés par « un parc de boys »[2]. Le mystère de La Nativité pour Noël 1497, organisé par la ville à la demande du roi et joué, sur le promontoire, dans la cour du château. Enfin, la fête du 26 juin 1515 célèbre le mariage du duc de Loraine et de Renée de Bourbon. François Ier imagine pour divertir sa « compaignie » de lâcher un sanglier dans la cour du donjon et de le mettre à mort. Il s’agissait là, depuis l’Antiquité, d’un délassement proche de la chasse que l’on considérait comme la meilleure des préparations à la guerre. L’épisode est compté par le poète, témoin de la scène, Pierre Sala qui plante le décor en précisant : « Tant y eut à celle foiz de princes, princesses, dames et demoiselles, chevaliers et gentilz hommes, que tout le château d’Amboize en fut plain »[3].

Mais on manque de détails pour restituer véritablement l’ampleur de la plupart des festivités, ce qui est en revanche possible pour les fêtes d’avril et mai 1518. Ces célébrations demandent des préparatifs hors normes, et bien que l’on s’y prenne près d’un mois auparavant, soit un mois après la naissance de l’héritier présomptif, l’architecte Dominique de Cortone, pour honorer la commande, s’y emploie 26 journées et 10 nuits[4]. La fête embrase Amboise dans sa totalité. Il construit tout d’abord, au château, une gigantesque scène pour racheter la différence de niveau de la seconde cour avec le parvis de l’église Notre-Dame-et-Saint-Florentin qui se tient entre la basse-cour et le jardin (cf. fig. 1). Stazio Gadio offre une description élogieuse de l’agencement à son maître :

« Hier qui fut le dimanche 25 avril, au château d’Amboise, dans le logis de Mme d’Angoulême, mère du roi Très Chrétien, on prépara une salette […] De cette salette jusqu’à l’église qui est dans le circuit du château, on fit un chemin de bois à travers le château qui descendait par quelques degrés, si plats qu’on avait pas de peine à descendre ni à monter ; il était entièrement recouvert de beaux tapis ; au-dessus, il y avait des voûtes et des architraves de verdures avec de nombreux festons [guirlandes] ornés de dauphins. Ce chemin traverse deux grandes cours ou places ; l’une d’elles, toute couverte de toile et tendue de belles tapisseries disposées depuis les galeries ou coursières jusqu’à terre, servit à danser aux noces du duc Lorenzo. L’autre n’est pas couverte mais bien ornée de tapisserie. Dans ces décorations de verdure il y avait de nombreux chandeliers où brûlaient des torches blanches »[5].

Les aménagements du château recouvraient une double utilité. Tout d’abord, pouvoir traverser aisément et par tout temps la seconde cour pour amener le dauphin François naît le 28 février 1518. Et l’on imagine la difficulté de planifier une longue cérémonie dont l’acteur principal est un nourrisson d’à peine deux mois. D’autre part, assurer le rôle de salle de bal car la grande salle du château d’Amboise, bien que majestueuse de par sa file de colonnes centrale (cf. fig. 2), est assez étriquée (172 m). Le Baptesme de monseigneur le Daulphin de France confirme en effet le récit de Stazio Gadio :

« Aussi fut en la grant court toute tendue et couvertte en forme de pavillons de toilles semées de fleurs de lys soubtenues de corde attachées à troys grans mastzs de basteaulx et tout autour d’icelle grant court tapisserie aux hystoires de plusieurs choses antiques »[6].

Or, on connait par différents inventaires du mobilier, mais aussi quelques comptes d’ameublement, la richesse et la teneur des tapisseries conservées dans le garde-meuble royal et notamment au château d’Amboise[7]. Il faut donc imaginer un immense chapiteau sous et autour duquel pouvaient chatoyer l’histoire de la prise de Troyes, celles d’Hercule, d’Alexandre, des Sibylles, de Nabuchodonosor, ou de David. Chaque histoire comptait 6 à 9 tentures relatant différents épisodes.

Entre les messes et les bals, dans la journée, on s’amusait de tournois et de joutes qui prirent place, en ville, au grand marché aussi appelé vieux marché, qui se trouvait hors les murs, sur les actuels place Richelieu et mail Saint-Thomas, et qui servait de champs de foire[8] (cf. fig. 3). Lors du baptême, ce fut au tournoi que l’on s’adonna. Furent ainsi consacrées aux travaux de terrassement du terrain ainsi qu’à l’achat et à la mise en place de lisses 1 489 £. 14 s. t.[9]. Pour le mariage du duc d’Urbin, les joutes se déroulèrent sur cette même place. Dominique de Cortonne en conçut les bastions de bois, recouverts de terre procédant du creusement d’un fossé. Le fond de la place était tendu de toiles fixées sur un cadre, de la taille d’un cheval, et peintes en trompe l’œil d’un château dont on avait figuré les tours et les courtines[10]. Quelques 6 143 £. 15 s. t. furent délivrées pour financer le banquet du mariage, mais aussi pour aménager et remettre en état les entours de la place du grand marché.

« Par commandement verbal du roy tant pour le fait du baptisement de monseigneur le daulphin fait a Amboise en l’eglise Sainct Florentin le 25e jour d’avril 1518, pour le preparatif du festin fait pour les nopces du duc d’Urbin, nepveu du pape, avec ma dame Magdelene de Boulongne sa femme qui furent le 2e jour de may ensuivant, que pour les fraiz faiz pour le bastillon fait au viel marché d’Amboise oudit mois de may et recompenses des esplanades et gastz faiz en plusieurs jardins et autres terres pour faire voye et chemyn a passer l’arrivee tant de gens de cheval que de pied venans du camp de l’artillerie pour combatre au bastillon ainsi qu’il est plusaplain contenu et declaré en ung cahier de parchemin signé et duement certiffié par messire Jacques de Beaune »[11].

Si le détail des dépenses consacrées à la fête ne nous est pas connu puisqu’il était consigné dans un cahier qui n’a pas encore été retrouvé à ce jour, on peut toutefois proposer une reconstitution de son déroulement. Stazio Gadio rapporte que l’on avait planté à l’entrée de la place un arc de triomphe à double rouleaux et une colonne qui soutenait une figure nue portant un dauphin dans la main gauche et une bannière avec des fleurs de lys dans la main droite[12]. Au sommet de l’arc, trônaient une salamandre sur laquelle on lisait les mots « Nutrisco et extinguo »[13] et une hermine où était inscrit « Potius mori quam foedari »[14]. L’auteur précise que la place était ceinturée de gradins et que les toits et les fenêtres des maisons ayant vu sur la place étaient peuplés d’un grand nombre de curieux[15].

Les joutes étaient rythmées par le son des trompes[16]. On fit venir, du château de Tours, 36 grosses pièces d’artillerie, 200 arquebuses à crocs, 250 hallebardes (« halactz »), 300 pics ferrés, de la poudre, des munitions auxquels s’ajoutèrent deux autres canons de fer venus du château de Romorentin. On acheta en outre de la corde et des « drogues a faire feu artificiel »[17]. Stazio Gadio ne manque pas de préciser que l’ensemble est du plus bel effet, car de véritables tirs d’artillerie sous-tendent les coups de feu fictifs. Si bien que chacun a l’impression d’être pris dans la bataille sans pour autant courir le moindre danger[18]. Selon notre auteur, l’artillerie tire depuis une colline[19]. Et puisque l’on doit disposer d’un terrain vague pour tirer, on peut supposer qu’il s’agit de la motte aux connils située sur le coteau, au-delà de la porte des Lions du château[20]. Le jour du baptême, le feu de l’artillerie est si nourri que les fenêtres de l’église castrale Notre-Dame-et-Saint-Florentin sont soufflées[21]. De ce pôle constituant le « camp de l’artillerie »[22], arrivent les hommes d’armes, à cheval ou à pied. Pour descendre de la motte au connils, l’itinéraire le plus court traverse le faubourg de la porte Heurtault, par la route de Montrichard (actuelle rue Victor Hugo), pénètre dans la ville par la porte Heurtault, et en ressort par la porte Titery pour gagner le vieux marché. Hors les murs, le plan cadastral dit napoléonien d’Amboise montre encore en 1808-1810 de nombreux jardins qui ont du être piétinés sur leurs passages (cf. fig.4).

Il faut donc imaginer une mise en scène à très grande échelle qui, voulant reconstituer l’ambiance du champ de bataille, est particulièrement sonore pour tenir en haleine les spectateurs et annoncer l’arrivée des hommes d’arme descendant des hauteurs de la place. Sur l’ébranlement les tirs de canons, retentissent les trompes et les clameurs, le martèlement des fers des chevaux, leurs hennissements et le bruit du fer qui se croise. C’est ainsi qu’Amboise, petite ville ligérienne fort modeste, est choisie pour scène de théâtre grandeur nature. Si les principales personnalités de la cour, dont le roi lui-même, manient l’épée et la lance, les Amboisiens jouent quant à eux le rôle de figurants et de spectateurs. Les chevaux et les hommes d’armes à pied fendent la foule de curieux encombrant les rues, dont l’émotion et l’excitation participent à l’intensité de la joute. Comme à la guerre, les barrières sociales s’effacent dans le partage de sentiments humains que l’on soit prince ou simple habitant d’Amboise.

Par Lucie Gaugain (ATER Histoire de l’Art médiévale à l’université de Tours)

[1] Marino Sanudo, Diarii, tome 25, Venise, 1889, col. 405-413. Théodore et Denis Godefroy, Le Cérémonial françois, Paris, 1649, tome I, p. 139-142 (d’après BnF, Rés. 8°LG 30 237). Edmundo Solmi a publié le premier les lettres de Stazio Gadio au duc de Mantoue concernant les fêtes d’Amboise, (« Documenti inediti sulla dimora di Leonardo da Vinci in Francie nel 1517 e 1518 », Archivio storico lombardo, tome XXXI (2), 1904, p. 397-408).

[2] ACA, CC 109, f° 28v°. L. Gaugain, Amboise : un château dans la ville, Tours, 2014, 460 p et plus particulièrement p. 400.

[3] Pierre de Vaissière, Le château d’Amboise, s. l., 1935, 196 p. et plus particulièrement p. 103-107 (d’après BnF, ms. fr. 10420, fos 140r°-143).

[4] AN, KK 289, f°512r°, 1518 : « A Dominique da Cortonne, la somme de soixante livres tournois a luy ordonnee par le roy nostresire pour ses peines et sallaires d’avoir vaqué en dilligence de jour et de nuyct c’est assavoir 10 journees a faire faire les bastillons fait ou grant marché d’Amboise pres le tournoy du baptisement de monseigneur le daulphin, oultre six nuyctees qu’il a aussi vacquees et 16 journees ; oultre quatre nuyctees a faire faire les eschauffaulx es galleries qu’il a convenu faire pour le baptisement de monseigneur le daulphin ; aussi a faire la salle pour les nopces de monseigneur le duc d’Urbin ».

[5] A.S. Mantoue, A.G. 85, f°88-91. 1518, 26 avril, Amboise (Stazio Gadio) (cité dans M. Chatenet, La cour de France …, op. cit., p. 229).

[6] Le Baptesme de monseigneur le Daulphin de France…, s.l.n.d. (non paginé) repris dans T. et D. Godefroy, Le cérémonial…, op. cit., Tome 2, p. 140.

[7] Lucie Gaugain, « Le mobilier de la reine Anne de Bretagne », dans les actes du colloque tenu au château de Suscinio du 5 au 8 septembre 2007, Habiter le château au Moyen Âge, sous la direction d’Alain Salamagne et Jean Kerhervé, 2013, p. 261-282 et en particulier p. 270.

[8] AN, KK 289, f°512r°, 1518 : « Faire faire les bastillons fait ou grant marché d’Amboise ». E. Solmi, « Documenti inediti… », op. cit., p. 398 : « Nela gran piaza di la terra di Ambosa sono piantati li lizi len mezo ; in capo verso il septentrione è fatto uno Arco triumphale di dui volti ». Émile Mabille, Catalogue analytique des diplômes, chartes et actes relatifs à l’histoire de la Touraine contenus dans la collection Dom Housseau, Tours, 1863 : cartulaire de Villeloin, f°248 r° (1214). ADIL, H. sup. B1 (1257) d’après J. Melet-Samson, Le développement historique …, op. cit., p. 119-120. L. Gaugain, Amboise : un château dans la ville, op. cit., p. 26-29.

[9] AN, KK 289, f°534v°, 1518: « […]Pour ordonner des payemens necessaires estre faiz pour les lisses et tournoy que ledict sieur a commendé faire en la ville d’Amboise ou moys de may 1518 pour la nativité de monseigneur le daulphin a plusieurs personnes escriptes et nommees en ung cahier de papier signé et certiffié dudict [illisible] tant pour achapt de pelles, picqs, autres seilles, journees et sallaires de manouvriers, pyonniers, charpentiers et charretiers que sont plusaplain contenues et declairees oudit cahier[…] ». AN, KK 289, f°512r°, 1518 : « Fait ou grant marché d’Amboise pres le tournoy du baptisement de monseigneur le daulphin ».

[10] E. Solmi, « Documenti inediti… », op. cit., p. 401 : « V. Ex. se imagini una piaza grande, et da uno capo uno circuito, quanto è uno homo acavallo, con li mera coperte tute di dentro di tele dipinte a similitudine de muraglie. Tra li due torioni fatti, la piaza era uno tarraglio, alto uno homo, sopra il quale er auna travata alta dua braza di ligname ; de nanti era la fossa larga circa cinque braza, tra la qual et il terraglio era tanto spatio quanto porgevalino le grosseze de li torioni, soila riva de la fossa fingevasi una muraglia continuata da uno torrione alaltro, fatto de tei dipinte, atacate ad alcuni legni, che facilmente si possevano ruinare […] ». L’analyse d’Anne-Marie Lecoq est à ce sujet très éclairée (François Ier imaginaire, Paris, 1987, p. 220).

[11] AN, KK 289, fos508r°-v°.

[12] E. Solmi, « Documenti inediti… », op. cit., p. 398 : « Uno Arco triumphale di dui volti in cima è una gran colonna finta, che sostiene una figura nuda, che tiene una bandiere con li zilii, nella man dritta, et nella sinistra ha uno delphino. »

[13] Je nourris et j’éteins.

[14] Plutôt mourir qu’être souillé.

[15] E. Solmi, « Documenti inediti… », op. cit., p. 398 : « Essendo adunche pieni tutti li tribunali, carchi li tetti, occupati tutti li fenestri, grandissimo numero di genti apiedi et a cavallo per la piaza, ogniuno ontendo ad guardar da qual capo venevano in campo li cavallieri, si udiono li trombetti, et vedesi venir li dodeci cavailieri tenenti, notati qui a basso […] ».

[16] Ibid.

[17] AN, KK 289, f°276v°, 1518: « Trente six grosses pieces d’artillerie, deux cens hacquebutes a crocq, deux cens cinquante halactz, trois cens picques ferrees, pouldres et autres munitions depuis le chasteau de Tours jusques en la ville d’Amboise, voicture par terre et eaue de deux canons de fer depuis la ville de Romorantin audit Amboise. Achaptz de plomb, fer, cordaiges et drogues a faire feu artificiel avecques plusieurs autres choses necessaires servans au tournoy que ledit sieur fait faire en la ville d’Amboise ». Dans cette citation, il semble que l’on ait amalgamé le tournois et les joutes.

[18] E. Solmi, « Documenti inediti… », op. cit., p. 402 : « Con la polvere e col focno, con gran strepito , baloni sconfafiati in aere, quali cadendo sulla piazza balzano con gran piacer di ogni uno e senza danno ».

[19] E. Solmi, op. cit., p. 405 : « L’artigliaria grossa, che erano tra Canoni, Colubrine et meze Colobrine trentasei pezi, senza molti falconetti et archibosi , era sopra una colina, et tirava in unaitra colina balotte non finte facea parer vero et horribile il fatto darme finto. »

[20] ADIL, C 950, fos13r°-v°, 1761 : « Dans laquelle il se trouve deux caves nommées anciennement la cave du roy Hugue occuppée par le nommé Bretagne qui règne sur ledit chemin et mail du chastellier cy après. Et, encore à partir dudit mont, est un chemin montant sur un emplacement vulgairement appellé les chastelliers contenant depuis le pont jusqu’audit emplacement vingt huit toises de longueur sur neuf pieds réduits de large et ledit emplacement quarante cinq toises de longueur sur quinze toises réduit de largeur en sa superficie par le hault. Ensuite duquel emplacement, à l’orient d’iceluy, est un chemin de trente toises de longueur sur neuf pieds de large réduit en descendant et remontant au mail. Iceluy mail [f°13v°] contenant au total trois cent six toises de long sur dix huit pieds réduit de largeur. Au bout duquel, est une mare d’eau appellée la fontaine Saint florentin, et vers le milieu dudit mail à cent soixante treize toises du commencement d’iceluy du costé du nord est une avenue de vingt sept toises de long sur sept pieds de largeur qui conduit à un cavalier appellé vulgairement la motte aux conils où est actuellement un joly petit belvédère élevé sur le sommet dudit cavalier, entouré d’une plantation d’arbres artistement distribués que feu monsieur Ferrant, commandant du château a fait faire en conséquence de la permission qui luy a été accordée par monsieur le duc d’Antin, suivant le brevet du vingt un juillet mil sept cent quarante six. Contenant iceluy cavalier cent trente trois toises de circonférence autour duquel sont élevées quatre terraces. Ledit belvédère à cheminée, eclairé de vingt trois petites croisées et son entrée par une porte au midy, grenier dessus du pavillon couvert d’ardoises, éclairé de deux petites lucarnes en bois, au midy, au dessus de la porte contenant dix sept pieds carrés de dehors en dehors. » La motte aux connils est par ailleurs figurée sur un plan accompagnant le manuscrit de Nicolas Baudot, seigneur Dubuisson-Aubenay (vers 1590-1652), (Bibliothèque Mazarine, ms. 4405, f°187r°-192v° : Itinéraire de Brie…Blaisois, Touraine et Anjou en 1646-1647).

[21] AN, KK 289, f°, 1518 : « A maistre Philippes Testus la somme de vingt cinq livres tournois a luy ordonnee par mondict sire le general et sondict roole pour faire refaire les vittres de l’eglise Sainct Florentin d’Amboise qui furent levees et rompues au batisement de monseigneur le Dauphin. Pour cecy payé par ledict Sappin par vertu dudict roole et de sa quictance le XIIIe jour d’octobre mil cinq cens dix huit. Cy rendue ladcite somme de 25 livres tournois. »

[22] AN, KK 289, fos508r°-v°.