LouisedeSavoie1Louise de Savoie, mère de François Ier, est une princesse de la maison de Savoie fille de Philippe II, Duc de Savoie et de Marguerite de Bourbon. A la mort de sa mère, elle fut élevée à la cour de France par sa tante, Anne de Beaujeu, fille de Louis XI et initiée aux arcanes de la politique dès l’âge de 12 ans auquel elle épouse Charles d’Orléans, Comte d’Angoulême. Elle eut de lui, vivant au château de Cognac ou à Romorantin, deux enfants : Marguerite (1492-1549) et François (1494-1547).   François d’Angoulême mourut en 1495. La jeune veuve, s’occupe alors d’éduquer ses enfants secondée par son confesseur Cristoforo Numai de Forli. Elle les initie à la littérature grâce à l’importante bibliothèque de Cognac et à l’art Un écuyer fait pratiquer à François les arts chevaleresques. Louis XII est par ailleurs devenu le tuteur de ces enfants. Les ambitions de Louise sont alors très grandes. Chaque fois que la Reine Anne de Bretagne est enceinte, elle tremble de voir son « César bien aimé », perdre une chance de monter sur le trône. En 1503 elle confie à son journal à propos de la mort en bas âge d’un enfant du couple royal : « Il ne pouvait retarder l’exaltation de mon César car il avait faute de vie ». De fait, des 8  enfants auxquels Anne de Bretagne donna la vie, seuls deux survécurent : Claude et Renée de France. En 1505, Louis XII  jugea, alors qu’il était très malade,  que la seule solution pour garder la couronne dans sa lignée était que le petit François d’Angoulême, alors âgé de 10 ans, épouse Claude de France, promise pourtant à Charles de Habsbourg. C’est ainsi que François devint Duc de Valois et fut invité à vivre à la Cour. Il y rencontra à Amboise des amis qui furent  ses futurs compagnons de guerre : Fleuranges, Brion, Anne de Montmorency et Guillaume de Bonnivet. Dans le même temps, Louise, le Maréchal de Gié et Artus Gouffier pourvoyaient à son éducation humaniste le flanquant de précepteurs de qualité comme Christophe de Longueuil et François Demoulins de Rochefort.
En 1512, Louise de Savoie  mène une campagne de travaux sur son château de Romorantin, adjoignant une extension à la forteresse médiévale qui abritait régulièrement son fils et ses compagnons lors de chasses épiques.
En 1514, après la mort de la Reine Anne qui était hostile à l’union de sa fille au jeune prince d’Angoulême, François épouse Claude de France. Toutefois, en Octobre de la même année, Louis XII se marie en seconde noce à Abbeville avec Mary Tudor, sœur d’Henry VIII. Louise de Savoie est alors inquiète car  le risque est grand que cette anglaise ne porte rapidement un héritier, légitime ou non, et ruine l’avenir du jeune César. En janvier, un messager vint cependant lui  apprendre à Romorantin la mort du souverain : son fils, désormais, était Roi à l’âge de 20 ans. Lors du sacre, le 25  janvier, Louise triomphe car ses plans se réalisent. Elle tremble cependant de nouveau quelques mois plus tard car François se rêve en nouvel Alexandre et part pour la guerre en Italie. Elle note dans son carnet révélant un amour fusionnel pour son fils  ses inquiétudes et ses rêves prémonitoires : « le 4 de juillet 1515, mon fils, allant contre les Suisses partit de Romorantin à sept heures avant midi … Le lundi 30 de juillet 1515, mon fils partit de Lyon pour aller contre les Suisses et autres occupateurs de la duché de Milan … Le 13 de septembre, qui fut jeudi 1515, mon fils vaincquit et deffit les Suisses auprès de Milan ; et commença le combat à cinq heures après midi, et dura toute la nuict, et le lendemain jusques à unze heures avant midi ; et, ce jour propre, je partis d’Amboise pour aller à pié à Nostre-Dame de Fontaines, lui recommander ce que j’aime plus que moi-mesme, c’est mon fils glorieux et triomphant César, subjugateur des Helvetiens »
Au lendemain de  la bataille de Marignan, le jeune César avait envoyé à sa mère une longue lettre pour raconter ses exploits. Quand il rentre enfin, sa mère est très clairement associée à l’invitation faite à Léonard de Vinci de résider en France. Peut-être la demande est-elle liée à un grand projet de palais à Romorantin qui requiert les grandes capacités d’hydraulicien de l’ingénieur toscan. En 1516, Louise va au devant de son fils de retour d’Italie et le retrouve à Sisteron. Des travaux d’urbanisme considérables commencent alors à Romorantin et la visite de Léonard dans cette ville en 1517 semble avoir été liée aux travaux de terrassements et de fondations d’un gigantesque palais associé à des quartiers destinés à loger la cour. Le projet est abandonné l’année suivante sans doute en raison de la santé déclinante de Léonard mais c’est précisément cette année là que ce dernier fut impliqué dans les fêtes de baptême du dauphin nouveau né. A 42 ans, Louise était déjà par trois fois grand-mère.