Coing Cydonia vulgaris – famille des Rosacées

D’après Rembert Dodoens dans son Histoire des plantes « Il y a deux sortes de coing, l’un est rond, et s’appelle pomme de coing, l’autre est plus grand et formé en façon de poyre, et se nomme poyre de coing. » Il s’agit d’un fruit considéré comme froid et sec. Il entre dans la composition d’une confiserie, le cotignac, qui est une sorte de pâte de coing réalisée avec la même quantité de jus de coing et de sucre. Les confiseries et confitures sont de plus en plus prisés au XVIe siècle ce qui est lié au développement d’un goût prononcé pour le sucré et des saveurs plus douces qu’au Moyen-Age. Le texte de Dodoens parle également du cotignac qui serait réalisé avec du miel mais à une époque antérieure, ce serait donc l’ancienne manière de faire. Ce cotignac aurait été bénéfique pour l’estomac.

Coings. Illustration des Commentaires de M.  Pierre André Matthiole sur les six livres de P. Dioscoride de la matière médicinale, 1559.

Coings. Illustration des Commentaires de M. Pierre André Matthiole sur les six livres de P. Dioscoride de la matière médicinale, 1559.

Figue Ficus carica – famille des Moracées

Elle est connue depuis la Préhistoire et serait originaire du Moyen-Orient, de Babylone. Il s’agit d’un fruit doux et sucré, très apprécié. En réalité, les vrais fruits du figuier se trouvent à l’intérieur de la figue, il s’agit de petits grains et ces petits grains sont bel et bien des fruits et non pas des graines. La figue est donc seulement ce qui contient les fruits et n’est pas un fruit à proprement parler. Le cycle de développement de l’arbre et des fruits est très complexe. Il existe des figuiers sauvages ou caprifiguiers et des figuiers domestiques, or, pour pouvoir fructifier, les figuiers domestiques ont besoin du pollen des figuiers sauvages.

Le figuier et les figues sont omniprésents dans l’Histoire Sainte et dans la mythologie à la fois grecque et romaine. En effet, certaines hypothèses veulent que le fruit défendu soit en réalité une figue et non une pomme. Les feuilles de figuier servent également à Adam et Eve à cacher leur nudité. La figue est aussi associée à Dionysos qui en aurait fait don aux hommes. Pour les romains, Romulus et Remus sont venus au monde sous un figuier. Ce sont toujours de figues qui sont connues pour avoir entraîné la troisième guerre Punique décidée par Caton voyant des figues venant de Carthage, prouvant que la ville s’était relevée et présentait une menace pour Rome.

Dans ses aspects symboliques, les figues signifient la fécondité, la douceur, la connaissance, la vertu.

Figues, ibid.

Figues, ibid.

 

Grenade Punica granatum – famille des Punicacées

La grenade est un fruit assez rare donc recherché. Elle symbolise la fécondité en raison des nombreux grains qu’elle renferme et elle serait aussi le symbole de l’institution ecclésiale et du sang de Jésus rappelant son sacrifice sur la croix.

 

Grenades, ibid.

Grenades, ibid.

 

Melon Cucumis melo – famille des Cucurbitacées

Le melon est très réputé en Touraine et pousse sur des terres argilo-calcaire. Une des variétés les plus fameuses est le sucrin de Tours.

Le melon aurait été présent dans l’Antiquité mais, après avoir disparu pendant plusieurs siècles, il serait à nouveau cultivé à partir du XVe siècle après que Charles VIII l’ait ramené d’Italie en 1495. Il s’agit d’une culture assez délicate et complexe qui se pratique l’été.

Le melon de Tours est connu pour être parmi les meilleurs fruits au XVIe siècle. Il a une saveur sucré. Il fait partie de la famille des cucurbitacées. A cette époque, il est plutôt planté au mois de mai pour le récolter en septembre, il est mis en pleine terre. Il peut se consommer de diverses manières, cru évidemment, mais aussi cuit dans des préparations telles que des beignets ou des compotes. Il est cependant considéré comme difficile à digérer puisqu’il est très humide et très froid, c’est pour cette raison qu’il est servi au début du repas.

Le melon peut  à la fois se qualifier comme un fruit et comme un légume. Il symbolise la douceur et les plaisirs de la vie.

Melon, ibid.

Melon, ibid.

Poire Pyrus communis – famille des Rosacées

Parmi les nombreuses variétés de poires se trouve la poire Bon-Chrétien très prisée au XVIe siècle. Cette variété aurait été apportée de Hongrie par Saint Martin de Tours au IVe ce qui explique son nom. Puis cette poire est ensuite appelée poire Williams du nom du pépiniériste Richard Williams au XVIIIe siècle. Une autre hypothèse existe sur l’origine de cette poire ; d’après Jean-Marie Pelt, cette poire est apparue grâce à François de Paule qui aurait rapporté un poirier à Louis XI en 1482. La poire est un fruit très ancien déjà présent au néolithique ; la poire d’Argent était par exemple déjà cultivée dans l’Antiquité.

A partir du XVIe siècle, des poires consommables crues apparaissent, alors que jusque-là il était nécessaire de les faire cuire, il s’agit des « poires à couteau ». La récolte se fait d’août à octobre.

Poires, ibid.

Poires, ibid.

Pomme Malus communis – famille des Rosacées

Le pommier appartient à la famille des rosacées. A l’origine, il s’agirait d’un croisement entre le prunier et la reine-des-prés avec une fleur s’apparentant à celle de l’églantier. Mais le pommier sauvage, au fil des siècles et même de millénaire se raréfie, surtout à partir du Moyen-Age où la pratique du greffage se développe. Le symbole le plus important auquel renvoie la pomme est celui du fruit défendu, le symbole du péché originel d’Adam et Eve, ayant mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal (pomum), fruit qui, en réalité, ne serait pas nécessairement une pomme. Les pommes permettraient donc la connaissance mais elles renvoient aussi à une déchéance de l’homme après cet épisode. Elle peut cependant aller jusqu’à représenter le Christ lui-même, ainsi que la Vierge Marie, mère nourricière, elle revêt alors un aspect positif. Dans la mythologie grecque, la pomme est également présente comme un fruit

Offrant l’immortalité, (les pommes d’or du jardin des Hespérides et Hercule). Chez les celtes, elle renvoie plutôt à une idée de jeunesse et d’éternité.

Enfin, la pomme est aussi un symbole de pouvoir très usité par les grands empereurs tels que Charlemagne. Toute une symbolique autour de la beauté et de la féminité existe également.

Pommes, ibid.

Pommes, ibid.

Raisin Vitis vinifera – famille des Vitacées

La vigne viendrait d’une sorte de liane et il est attesté que le raisin existait déjà lui aussi depuis le néolithique au moins. Ce sont les romains qui développent la culture de la vigne en Gaule, une culture qui est alors très ancienne. Le raisin renvoie de manière évidente à la production de vin et à un nombre important de mythes et de légendes. Dans la mythologie grecque, Dionysos, dieu du Vin passe pour avoir créé la vigne, épisode apparaissant dans plusieurs légendes. La Bible évoque également beaucoup la vigne qui représente le peuple élu : Israël. Dans l’évangile de Saint-Jean, la vigne symbolise même Jésus. Le vin est d’ailleurs utilisé durant l’eucharistie pour figurer le sang du Christ. Le raisin est donc porteur d’un très grand nombre de symboles puisqu’il est également présent dans l’Islam.

Le raisin peut être consommé principalement sous deux formes, c’est-à-dire sous forme de vin et en tant que fruit. Les variétés de raisin utilisées ne sont alors pas les mêmes. Il existe des raisins blancs et noirs donnant lieu à des vins blancs ou rouges, même s’il est possible d’obtenir un vin blanc avec du raisin noir puisque pour le faire, seul le jus est utilisé contrairement au vin rouge. C’est la peau du raisin qui lui donne sa couleur. François Ier a introduit le Chasselas de Fontainebleau à proximité de cette même ville en 1530.

Le raisin est également consommé sec depuis l’Antiquité.