La création des marchés comme celle des foires à Tours date du XIVe siècle. Charles VIII pour favoriser leur essor accorda au mois de mai 1497 une exemption de péage aux marchands-forains et à leurs marchandises.(AMT.BBR 12 f°115). Exemption confirmée en juin 1545 par François 1er malgré certaines restrictions par rapport, notamment, à celles de Lyon. (A.D.I.L. C 144)

Lieux des marchés.
Tours comme d’autres villes du royaume de France possède plusieurs marchés, lesquels se situent soit sur le parvis d’une église, au débouché d’une ruelle, soit sur une place. Le Grand Marché appelé, jadis, le « carroi aux herbes », localisé sur la place qui porte son nom a lieu deux fois par semaine. L’autre grande manifestation commerciale est la Foire le Roi laquelle se tient deux fois l’an pour une durée de quinze jours. Elle accueille les marchands et les bateliers sur la Loire. (A.M.T.BBR 12 f°115). Au XVIe siècle c’est un des points les plus animés de la cité tourangelle. Outre sa fonction marchande elle occupe une fonction de justice, comme siège du pilori. ( P. Leveel)

Que vend-on au marché.
Le carroi aux herbes est un marché populaire où l’on s’approvisionne en beurre, oeufs, volailles, et en légumes de toutes sortes selon la saison, ainsi qu’en fines herbes comme l’estragon, la sauge, la ciboulette. Certains marchands vendent des noix, des châtaignes, des pruneaux dit de Tours. La place Plumereau, quant à elle, tire son nom des fleurs qui s’y débitaient pour orner les chapeaux (A M.T. HH7) Aux Arcis, à Châteauneuf la présence des boucheries permet d’alimenter en viande la population tourangelle. Si la volaille et le gibiers sont l’apanage des nobles la viande de boeuf notamment ravitaille le monde du travail. Contrairement aux idées reçues la viande au XVe XVIe siècle n’est pas considérée comme un luxe..(A.N. minutier central) Les poissonniers sont aussi très présents. Les épiciers, quant à eux, fournissent quantité d’épices comme le gingembre, la cannelle, le poivre, le safran, que Rabelais ne manque pas de mentionner dans le Quart Livre.

Rolande Collas.