Barrillon, Jean, Journal de Jean Barillon secrétaire de chancelier Duprat 1515-1521 publié pour la première fois pour la Société de l’histoire de France par Pierre de Vaissière, 1897.
p. 78-79.
« Pendant ce temps, le Pape escripvit au Roy qu’il désiroyt pourveoir par mariage son nepveu Laurens de Médicis, duc d’Urbin, avec quelque fille d’aucun prince de France et demandoyt audict seigneur madamoiselle Magdaleine de Boullongne, fille du feu comte de Boullongne et seur de la femme du duc d’Albanye[1] ce que ledict seigneur octroya et fut mandé ledict duc d’Albanye et aultres parens de ladicte Magdaleyne pour faire le traicté de mariage, lequel, à la fin, fut conclud au chasteau d’Amboise par l’ambassadeur du Pape, ayant pouvoir exprès, et par les parens d’icelle Magdaleine; en faveur duquel mariage le Roy promectoit donner audict duc d’Urbin et à ladicte Magdeleine, sa future espouze, 1000 livres de rente en tiltre de comté. Et, quelque temps après, ledict duc d’Urbin veint à Amboise pour accomplir ledict mariage et aussi pour tenir sur fons monsieur le Daulphin. Le […] jour de mars MCXVII, le Roy, voulant que les concordatz feussent publiez, envoya à Paris le sire de la Trémoille, son premier chambellan, et luy furent baillées instructions pour dire à la court de Parlement que, toutes excusations cessans, elle publiast iceulx concordatz. »
p.86-87
« Le second jour de may, audict an, au chasteau d’Amboise, le duc d’Urbin espousa madamoiselle Magdeleyne de Boullongne.
En ce temps, arriva à Amboise le cardinal Saincte Marie-in-Porticu que le Pape envoyoit Légat en France. Il envoya trois aultres cardinaulx, l’un devers l’Empereur, l’autre devers le Roy d’Espaigne, le tiers devant le Roy d’Angleterre pour faire consentir lesdictz princes à unes trefves quinquennales quil disoit avoir faictes à Romme entre tous les princes chrestiens, affin que on feist une armée pour aller contre le Turc.
Après le tournoy finy, le Roy partit d’Amboise pour aller visiter les pays d’Anjou et de Bretaigne et veint à Angers où le duc d’Urbin print congé du Roy pour sen retourner à Romme et emmena madamoiselle de Boulongne, sa femme. »
[1] Le duc d’Albanie était son tuteur. (Cf. Registres du Parlement, Xla l519, fol. 285).