Madeleine de La Tour d’Auvergne (1498-1519) est la fille de Jean III, comte d’Auvergne et de Jeanne de Bourbon-Vendôme, princesse de sang royale. Elle est issue d’une des plus anciennes et des plus prestigieuses maisons de la noblesse française, très richement possessionnée en Auvergne. Les domaines de son lignage forment l’une des dernières grandes principautés féodales du royaume de France dont le cœur est formé des comtés de Clermont, d’Auvergne et du Lauraguais. Les parents de Madeleine disposaient de revenus considérables, estimés à 120000 livres tournois annuels. A la mort de son père en 1501, Madeleine devint dame de La Tour et de Saint-Saturnin et comtesse d’Auvergne conjointement avec sa sœur aînée Anne. En 1505, celle-ci fut mariée dès l’âge de 8 ans à son cousin l’écossais Jean Stuart, duc d’Albany. Au mois de mai 1518, Madeleine de La Tour épousa Laurent de Médicis. Le mariage de Madeleine de La Tour d’Auvergne et de Laurent de Médicis prenait sens dans le jeu diplomatique entre la papauté et le royaume de France contre le Saint-Empire romain germanique. Les Médicis, d’une extraction trop récente, ne pouvaient prétendre à une alliance avec une princesse de la maison royale de France. L’union avec Madeleine, issue par sa mère de la lignée de Saint-Louis et par son père d’une grande maison féodale fidèle à la couronne de France, offrait aux Médicis l’alliance tant recherchée avec le roi de France. François Ier organisa à Amboise des noces dignes d’un mariage royal qui firent suite au baptême du dauphin François à la fin du mois d’avril. Les célébrations durèrent dix jours au cours desquels se succédèrent bals, banquet et joutes. Le jeune florentin recevait à l’occasion de son mariage avec la princesse auvergnate le collier de l’Ordre de Saint-Michel, une compagnie de cent hommes d’armes des ordonnances du roi. La jeune mariée était gratifiée par la maison du roi d’une pension de 10000 écus. En échange, Laurent, neveu du pape Léon X, donna au roi de France les cadeaux pontificaux dont le point d’orgue était deux tableaux de Raphaël. La Sainte Famille fut offert à la reine Claude pour la naissance du dauphin et Saint-Michel terrassant le dragon au roi François, champion de la chrétienté. Les jeunes époux parcourent ensuite leurs possessions auvergnates avant de prendre le chemin de Florence où ils arrivèrent le 7 septembre. Madeleine charma très vite les Florentins. Le frère Giuliano Ughi la décrit comme « une gentille dame, belle et sage, et gracieuse et très vertueuse ». Mais le 13 avril 1519, elle accoucha d’une fille prénommée Caterina Maria Romola, la future reine de France Catherine de Médicis. La jeune mère mourut d’une fièvre puerpérale le 28 avril suivant, suivit dans la tombe par son mari Laurent le 4 mai, mort de la syphilis seront Florange. Elle transmit ses comtés d’Auvergne et du Lauragais à sa fille qui les transmit à son tour à sa fille, la reine Margot.